Duras – Terrasses du Château
Texte intégral
Identifiant de l'opération archéologique : 025368
Date de l'opération : 2008 (SD)
1Un sondage a été réalisé au pied de la grande terrasse de Duras, côté sud, dans le cadre de travaux sur monument classé.
2Une rapide analyse du bâti a fait apparaître que le mur de terrasse était l’ancien rempart de la fin du Moyen Âge réutilisé en mur de soutènement du jardin du château ducal et que ce réemploi avait donné lieu à une double reprise de part et d’autre du mur. Des aménagements intérieurs creusés dans la terrasse sont complétés par la construction d’un avant-corps extérieur adossé au rempart - avant-corps peu chaîné au rempart et d’une mise en œuvre différente doté de fortes chaînes d’angle en besace.
3L’espace ainsi ménagé abrite un escalier monumental permettant de descendre de la terrasse haute à une porte située à mi-hauteur : il est composé de haut en bas d’une volée disparue, puis de deux volées parallèles donnant accès à un palier voûté d’arêtes et orné de trois niches, enfin d’une volée aboutissant à la porte en plein cintre ouverte au centre de l’avant-corps. Si la dernière volée est légèrement oblique par rapport au mur de terrasse, c’est pour faire face à la perspective principale du parc telle que la restitue une lecture attentive du cadastre napoléonien, confirmant le réemploi du rempart contre lequel les nouveaux aménagements s’implantent en biais. L’architecture de l’escalier n’est pas militaire, malgré deux réduits, mais s’apparente par ses niches et bandeaux aux fabriques de jardin, et se trouve à l’articulation entre le jardin régulier des terrasses hautes et le versant de vallée où se déploient une terrasse basse et la perspective du parc, marqué par un bosquet traversé d’allées (figurant sur l’ancien cadastre).
4La problématique de l’intervention repose sur la question du prolongement de l’escalier par delà la porte, suite à l’hypothèse de S. Thouin, ACMH, d’un escalier extérieur depuis la porte jusqu’à la terrasse basse, en une volée sur voûte, un palier, puis deux volées divergentes.
5Les deux tranchées du sondage ont été implantées face à des arrachements susceptibles de témoigner de dispositions disparues. Le sondage a révélé une absence de traces, y compris de tranchée de fondation, et ce jusqu’au « tuf », infirmant une construction monumentale. Soit le projet n’a pas été réalisé, soit la porte donnait sur un balcon.
6Suite à l’opération archéologique, l’hypothèse d’un balcon présente plus de vraisemblance, bien que ce modèle soit habituellement plus italien que français. On observe notamment trois arrachements sous la porte, deux verticaux et un horizontal, et une reprise du parement en épaisseur à l’intérieur de ces limites : ces indices rendent possible un balcon en surplomb soutenu par deux murs perpendiculaires reliés par un arc. Cette configuration rompt le cheminement à travers le jardin, mais favorise une variation de point de vue prisée dans les jardins classiques.
7L’intervention attire l’attention sur un pan négligé de la rénovation du château commencée vers 1689 avec l’érection de la seigneurie en duché par le maréchal Jacques-Henri de Durfort (1622-1704) : les jardins et le parc dont l’emprise paysagère s’étendait au pied de l’édifice ducal jusqu’à la rivière.
8Mousset Hélène
Pour citer cet article
Référence électronique
Hélène Mousset, « Duras – Terrasses du Château » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 01 mars 2008, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/2742 ; DOI : https://doi.org/10.4000/adlfi.2742
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