Espalion – Pas del Carry
Texte intégral
Date de l'opération : 1990 (SD)
Inventeur(s) : Tilhard J.-L
1Depuis de nombreuses années, M. Cabrolié prospectait la vallée du Lot en aval d'Espalion afin de retrouver le lieu d'implantation de deux gisements dont l'un avait été détruit, il y a une quinzaine d'années, par la construction d'une station d'épuration, et l'autre fouillé partiellement au XIXe s.(Beaurivage). Les indices recueillis étaient particulièrement intéressants puisqu'ils regroupaient, outre des fragments de sigillées (Drag. 17a, 18, 22, 24/25, 29,30, 35/36, 37, 46/51 ; Ritt. 8, 9, 12) et de tubulures, deux éléments de moules; leur typochronologie permettant de situer leur période de production dans la seconde moitié du Ier s. après J.‑C.
2La présence de moules de sigillées était un indice révélateur qu'il convenait de confirmer et ceci d'autant plus que des analyses effectuées par le laboratoire de Céramologie de Lyon, sur des céramiques sigillées attribuées à un atelier de Brives (groupe I) et sur d'autres provenant d'Espalion, montraient une composition identique des argiles. Ceci confirmait alors l'identification d'un ou plusieurs ateliers dans la proximité d'Espalion, identité assurée également par la similitude des motifs décoratifs.
3La découverte de moules et de poinçon-matrice à Brives ne remet pas en question – style et composition d'argiles différents – de telles attributions (Moser,Tilhard, 1987).
4Les résultats des sondages n'ont pas été à la mesure des espérances puisqu'aucune structure bâtie n'a été révélée. Tout au plus a pu être assurée l'occupation antique de ce secteur,mais il ne s'agit que d'une utilisation très ponctuelle de l'espace, marquée essentiellement par le remblai de dépressions naturelles ou par quelques unités stratigraphiques trop dispersées pour être interprétées. Bien souvent, les couches gallo-romaines qui reposaient sur le sol naturel étaient recouvertes par des amas de pierrailles de nature diverse et par des tegulae ; elles comportaient un matériel céramique sigillée (Drag. 15/17, 19, 22, 27, 29, 30, 35/36, 37) dont plusieurs exemplaires sont d'époque tibérienne et qui pour certains autres sont plus tardifs, de la seconde moitié du Ier s. après J.-C.
5Le but initial de cette problématique n'a donc pas été atteint puisque le repérage d'un atelier de sigillée s'est avéré négatif. Toutefois, la présence d'éléments de tubuli et de surcuits confirme la présence de fours de production de sigillées, mais aussi de céramiques communes. La poursuite de la recherche devra s'appuyer sur des prospections aériennes et magnétiques afin de définir avec certitude l'emplacement des fours de potiers et des installations annexes dont ils dépendent. Il serait intéressant enfin, de déterminer les relations existantes entre les ateliers de Brives et de La Graufesenque.
Pour citer cet article
Référence électronique
J.-L. Tilhard, « Espalion – Pas del Carry » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Occitanie, mis en ligne le 01 mars 1997, consulté le 17 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/10602 ; DOI : https://doi.org/10.4000/adlfi.10602
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