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AccueilRégionsOccitanie198912 – AveyronSaint-Saturnin-de-Lenne – Campfarous

1989
12 – Aveyron

Saint-Saturnin-de-Lenne – Campfarous

Sauvetage urgent (1988-1989)
Responsable d’opération : Philippe Gruat

Texte intégral

Date de l'opération : 1988 - 1989 (SU)
Inventeur(s) : Gruat Philippe

1Un projet de lotissement a permis la réalisation d'une fouille de sauvetage dans un secteur du village qui était connu pour avoir livré, il y a déjà quelques années, des indices d'occupation antique. Afin de maîtriser l'impact des travaux sur les niveaux archéologiques encore en place, une série de sondages d'évaluation ont été programmés ce qui a conduit à délimiter avec précision l'emprise d'une villa (angle nord-ouest) et de ses dépendances.

2La partie dégagée (± 200 m2) correspond au secteur thermal (Fig. n°1 : Vue d’ensemble des thermes depuis le nord-est) de la pars urbana et se développe selon un schéma d'organisation classique : pièce à abside sur hypocauste à pilettes qui paraît doublée sur sa façade nord par une seconde pièce identique, chacune pouvant correspondre alors, soit à un tepidarium, soit à un caldarium.

3La stratigraphie de la suspensura révèle plusieurs réaménagements (succession de trois couches de bétons), mais surtout l'existence d'une construction antérieure (murs recouverts d'enduits peints). Elle était prolongée au sud par un bassin semi-circulaire d'eau froide ou frigidarium (2,60 m de diamètre) inclus dans un puissant massif rectangulaire jouxtant une petite cour intérieure. Ce bassin présentait également de nombreuses traces de réfection (trois niveaux successifs de béton hydraulique), ce qui a conditionné des modifications importantes au niveau des évacuations des effluents (tuyau en plomb) puis, après l'obturation de la vidange initiale, mise en place d'une évacuation secondaire qui se déversait à l'extérieur du bâtiment sur sa façade ouest. L'édifice se prolongeait par une vaste pièce de 20 m2, au sol de terre battue, que le fouilleur interprète comme la cour d'un praefurnium repéré dans son angle sud-est. Il alimentait une pièce chauffée par hypocauste à pilettes dont l'utilisation semble avoir été de courte durée (absence de traces de rubéfaction et praefurnium muré). Un sol bétonné reconnu partiellement le long des salles à abside et de la seconde cour intérieure peut être interprété comme l'indice d'une galerie à portique (?). Des sondages faits plus au sud permettent, en outre, de délimiter l'espace bâti de ce secteur thermal de la villa qui se prolonge encore sur une dizaine de mètres et qui paraît bordé par un mur de façade.

4Il apparaît, d'ores et déjà, que l'on se trouve en présence de constructions fortement remaniées et dont l'évolution architecturale est parfois difficile à interpréter.

5Le mobilier archéologique est peu abondant cependant suffisamment caractéristique (céramiques communes, sigillées de La Graufesenque Drag. 37,Herm. 7, Déch. 63, de Lezoux et de Banassac, sigillées claire B de La Graufesenque, monnaies de Florian ou de Probus, émissions de Constantin et de Constant, petits bronzes du IVe s. ou du Ve s.), pour établir des relations stratigraphiques et un schéma d'interprétation chronologique d'ensemble : fin du Ier s.-début du IIe s., implantation initiale ; fin du IIe s.-début du IIIe s. et fin du IIIe s., modifications importantes apportées à l'utilisation de certaines salles; fin du IVe s., réaménagement du frigidarium ; début du Ve s., abandon du site.

6Au sud-ouest de la villa, les travaux ont également mis au jour un petit bâtiment agricole de plan rectangulaire qui paraît isolé à l'intérieur d'une cour (?) limitée par un mur de clôture et dont l'orientation est différente de celle de la pars urbana.

7La stratigraphie qui a pu y être reconnue est intéressante puisqu'il s'avère que ce bâtiment, détruit par un incendie, a conservé en place la totalité de sa toiture (tegulae et imbrices) qui recouvre une exceptionnelle série d'outils agricoles (rasoirs, couteaux, forces, fragments de lames de faux, burins, hache, tiges,chaînes, balance, etc.). Des monnaies (sesterces d'Alexandre Sévère et d'Antonin le Pieux), des récipients en verre dont une bouteille carrée de type Isings 90, des céramiques communes et des sigillées permettent de préciser la chronologie d'utilisation de ce bâtiment construit dans le cours de la seconde moitié du IIe s. et incendié dans la première moitié du IIIe s.

8Mis à part quelques limites parcellaires qui ont toutes chances de dépendre du domaine agricole, lié à la villa, il convient de signaler l'existence d'indices nettement plus anciens du Ier s. avant J.-C. (fragments d'amphores vinaires italiques Dr. 1, céramiques à vernis noir, céramiques communes) qui marquent la première occupation du site.

9Les efforts conjugués de la commune, du département de l'Aveyron, de l'architecte des Bâtiments de France et du service régional de l'Archéologie ont conduit à la préservation de ces vestiges.

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Annexe

Fig. n°1 : Vue d’ensemble des thermes depuis le nord-est

Fig. n°1 : Vue d’ensemble des thermes depuis le nord-est

Auteur(s) : Gruat, Philippe. Crédits : GI 1997 ; CNRS Éditions 1998 (1989)

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Table des illustrations

Titre Fig. n°1 : Vue d’ensemble des thermes depuis le nord-est
Crédits Auteur(s) : Gruat, Philippe. Crédits : GI 1997 ; CNRS Éditions 1998 (1989)
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/10490/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 192k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Philippe Gruat, « Saint-Saturnin-de-Lenne – Campfarous » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Occitanie, mis en ligne le 01 mars 1997, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/10490 ; DOI : https://doi.org/10.4000/adlfi.10490

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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